Ces prêtres et membres du personnel de l'archidiocèse «se sont livrés à des actes horribles et répétés sur les enfants les plus vulnérables de leur communauté, tandis que les dirigeants de l'archidiocèse fermaient les yeux», selon un rapport du procureur de cet État du nord-est.
Un nombre de victimes «sans doute bien plus élevé»
Ce document porte sur l'archidiocèse de Baltimore, tout près de la capitale Washington. Il est le fruit d'une investigation ouverte en 2018, comme dans de nombreux autres États, à la suite d'une enquête choc en Pennsylvanie. Quelque 156 membres de l'Église y sont identifiés, suspectés d'actes pédophiles sur plus de 600 enfants. Mais le nombre réel de leurs victimes «est sans doute bien plus élevé», notent les autorités, qui rappellent que seule une faible proportion des viols sont signalés.
Elles insistent sur la «complicité» de la hiérarchie ecclésiastique, qui «a refusé de prendre en compte les allégations de violences sexuelles sur des enfants». «Quand il devenait impossible de nier», l'Église se contentait de déplacer les personnes mises en cause, vers des postes où elles travaillaient parfois de nouveau près d'enfants, selon les services du procureur. «L'archidiocèse tenait davantage à éviter les scandales ou la publicité négative qu'à protéger les enfants.» Ce rapport, bien qu'officiel, n'a pas valeur d'inculpation.
En 2018, une enquête des services du procureur de Pennsylvanie avait mis au jour des actes pédophiles commis par plus de 300 «prêtres prédateurs» sur au moins 1000 enfants, et couverts par l'Église catholique. Ce rapport avait suscité une onde de choc aux États-Unis, et de nombreux États avaient, à leur tour, découvert des milliers d'autres victimes.
Pour sa propre investigation, le bureau du procureur du Maryland s'est appuyé sur des centaines de milliers de documents ainsi que des témoignages de victimes et de témoins. L'écrasante majorité des personnes mises en cause sont nommées, mais la plupart d'entre elles sont décédées et ne pourront donc pas être poursuivies.
Après la publication de ce rapport, l'archevêque William Lori a présenté ses «plus sincères excuses» aux victimes, admettant dans un communiqué que ces «actes diaboliques (avaient) eu lieu». Il a promis que cette «période condamnable» de l'histoire de cet archidiocèse ne serait «ni dissimulée, ni oubliée». Des «changements radicaux» ont été décidés depuis la fin des années 1990 «pour mettre fin à ce fléau», a-t-il assuré. (AFP)
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